Quel sens et quel avenir y donner...
Lorsque nous nous sommes
installés dans la maison, il y aura bientôt cinq, cette pièce a été occupée
par Gu’ pendant quelques mois. Le jour
où elle nous a annoncé son souhait de s’installer à la ville et de voler de ses
propres ailes, il s’est vite imposé que cette chambre serait celle qui un jour
accueillerait les cris, les pleurs, les joies… de Petibou.
Quelques semaines avant notre premier rendez vous en Belgique, sur un coup de
tête, j’ai décidé de la refaire entièrement. Armée de mes pinceaux, de la
brosse à tapisser, de la paille de fer… j’ai tout rénové du sol au
plafond !
A l’époque, je me disais que cela faisait une pièce de plus de
terminée dans la maison, une chambre pour accueillir Petit Pirate…
Dans ma
tête, c’était une chambre d’enfant mais pas forcément le mien. (Sigmund Freud,
il y a du boulot avec moi !)
Cette pièce, finalement, je passais
devant sans trop y prêter attention, mais çà devait me rassurer de la sentir
finie.
Puis les premiers essais bébé sont arrivés, cette pièce est à nouveau revenue
sur le devant de la scène.
J’ai essayé
de ne pas trop l’investir, il ne fallait
surtout pas que j’en vienne à m’imaginer venir y lever , changer… Petibou.
En
cas de négatif, la chute serait trop cruelle, j’en été bien consciente.
Je me suis donc juste contenté d’accrocher une cigogne (faite de mes petites mains)
sur la fenêtre, au cas où son G.P.S. serait défaillant!
Et, un jour, j’ai craqué...
J’ai remis une
vieille commode en peinture, changé les poignées et rempli les tiroirs de tous mes petits
tricots...
Par la suite, chaque nouvelle tentative était l’occasion de rajouter une
petite déco sur les murs, un petit quelque chose dans les tiroirs…
Continuer,
petit à petit à aménager cette chambre,
me permettait de tromper le temps de l’attente, j’avais l’impression que
c’était un moyen sympa de montrer à Petibou à quelque point il était attendu.
Les mois, les années ont passé, la cigogne de papier est toujours là, ses couleurs ont ternies… et la chambre
est toujours vide.
Par la force des choses, je passe devant tous les jours. J’y rentre presque tous les
matins car j’y ai rangé une partie de mes fringues. (Sigmund si tu es toujours
là, il y a certainement une explication !)
Parfois, j’ai envie de tout détapisser, de changer la "vocation" de cette pièce: elle ferait un très joli bureau, une bibliothèque sympa… ce ne sont pas
les idées qui manquent.
Pourquoi garder cet endroit tel qu’il est, avec
l’impression d’entrer dans un musée dédié à l’enfant qui ne viendra peut être
jamais? Cà ce sont mes tristes des pensées des jours où le moral est au plus bas.
Les jours en demi teinte, je reconnais
que j’ai peut être mal agi, "mis la charrue avant les bœufs" et que je ne dois
m’en prendre qu’à moi-même. Mais je ne regrette pas de l’avoir faite cette
chambre, je crois qu’à un moment donné de notre parcours, j’en ai eu besoin.
Les matins où le moral est au beau fixe, je suis persuadée qu’un jour cette
pièce sera habitée et résonnera des cris, des pleurs… de notre enfant.
L’Aventure Petibou n’aurait, alors, peut être pas dit son dernier mot...